"Tapisserie aux Maures et aux hommes sauvages", Allemagne, début du XVème siècle, Musée des Beaux-Arts de Boston.
S'il est un rêve que pourchasse tout historien sans espérer jamais l'atteindre, c'est bien celui de voir des thèses qu'il a longuement et laborieusement explicitées en de savants articles résumées et comme ramassées d'un coup en une unique image, dont il lui suffirait de convoquer l'aveuglante évidence pour faire aussitôt l'économie de tous les longs discours, montrer d'un geste la clarté d'une Vérité trop longtemps obscurcie, et faire taire, et définitivement, les dernières ratiocinations des sceptiques, des incrédules, et des critiques plus ou moins mal intentionnés.
Cette image, je crois l'avoir trouvée, en l'espèce de cette superbe tapisserie allemande, dites "tapisserie aux Maures et aux hommes sauvages", datant du début du XVème siècle environ, et ayant appartenu à la collection des Sigmaringen-Hohenzollern jusqu'en 1958, date à laquelle elle émigra au Musée des Beaux-Arts de Boston. Cette tapisserie représente un groupe de leucodermes sauvages de haute taille, nus et couverts de poils, armés de gourdins et autres armes primitives, attaquant un château fort défendu par des chevaliers africains à la force de leurs arcs et de leurs lances de fer. L'un de ces défenseurs kamits, portant couronne, semble même investi d'une fonction royale. D'autres scènes nous montrent des Allemands leucodermes médiévaux occupés à des scènes de chasse ou de vie familiale.
Cette représentation, rare dans l'iconographie, a toujours posé problème aux historiens de tradition eurocentriste. Le compte-rendu du Musée de Boston parle ainsi d'une "enthousiasmante énigme iconographique" ("an enticing iconographic puzzle"). Mais pour nous, nourris à l'Histoire sans préjugés qu'illuminent les seuls rayons de la Maat, nous qui savons bien quel était, à l'orée des Temps dits "Modernes", l'état de développement des kamits allemands en comparaison de la sauvagerie de leurs compatriotes à la peau claire, nous enfin pour qui la présence africaine dans l'Allemagne médiévale est un fait avéré, cette scène ne saurait présenter autre chose qu'un caractère banal. Et la seule surprise que nous tirons de sa vue provient de notre légitime étonnement face à la persistance des thèses racialistes leucodermes qui présentent l'Allemagne médiévale comme peuplée exclusivement de Blancs, quand cette œuvre rare et d'une valeur inappréciable prouve pourtant, et sans qu'il soit besoin d'en commenter quoi que ce soit, tout le contraire.
Place, donc, à l'image, qui vaut mieux, comme on dit, qu'un long discours. Et, à l'heure d'exhiber à la face du monde cet émouvant et inestimable témoignage d'âges immémoriaux où le "Blanc" primitif courait nu, le gourdin à la main, dans les forêts de Germanie peuplées de bêtes aussi féroces que lui, et où l'Africain régnait en maître sur les terres cultivées, fort de sa civilisation industrieuse et de la vaillance de ses chevaliers, qu'il me soit permis de rappeler cette phrase de l'Ancêtre ANTA DIOP: "Le Mensonge peut courir un an, la vérité le rattrape en un jour". En notre cas, il aura suffi de quelques minutes pour ruiner à jamais un mensonge plusieurs fois séculaire. Que cela serve d'immortelle leçon à tous les menteurs et falsificateurs que peut, encore aujourd'hui, compter le monde de ceux qui font profession de chercher et défendre la Vérité.
Ankh, Oudja, Seneb.
Joseph M'BONGO
Vue d'ensemble de la tapisserie.
Scène de gauche: chevaliers afro-allemands aux prises avec une horde de leucodermes sauvages.
Détail: archers kamits.
Détail: guerriers kamits sur les murailles et princesse africaine à la fenêtre du château.
Détail: roi et reine africains.
Détail: assaillants leucodermes. On notera les pagnes de feuilles dont ils recouvrent leur nudité.
Scène du milieu: leucodermes sauvages de l'Allemagne médiévale combattant des bêtes féroces.
Détail: Germain leucoderme affrontant à mains nues un lion.
Détail: leucoderme sauvage chassant un cheval fantastique.
Scène de droite: famille d'Allemands leucodermes.
Détail: Allemand médiéval rapportant le fruit de sa chasse.
Tapisserie bâloise de 1648 probablement inspirée de l'œuvre précédente, et représentant des Allemands leucodermes dans leur habitat forestier naturel, Musée Historique de Bâle.
Bonjour,
RépondreSupprimerTout "leucoderme" que je suis, je suis tombé sur votre article que j'ai pris le temps de lire. Et s'il m'a permis de découvrir cette magnifique tapisserie, je reste dubitatifs devant vos conclusions.
Selon vous, il ne s'agirait que d'une "banale" scène d'époque qui prouverait qu'au 17ème siècle, les noirs africains vivaient nombreux en Europe.
Mais votre hypothèse comme quoi cette tapisserie serait une représentation réaliste est toutefois assez hâtive. Il est en effet difficile d'imaginer que l'on puisse survivre nu dans un climat aussi froid que celui de l'Allemagne. La présence du lion à l'état (manifestement)sauvage est également surprenante car le climat n'est pas non plus adapté au mode de vie de cet animal.
En observant les détails de la tapisserie, on remarque aussi que les hommes sauvages sont de taille beaucoup plus grande que les maures. Ils sont même pratiquement aussi grands que les arbres
Je ne connais pas les légendes germaniques au point d'être catégorique mais il est fort probable que ces géants soit issus du folklore local.
Quant aux maures, s'ils vivaient nombreux en Europe, il étonnant qu'ils soient quasi absents de l'iconographie. Dans les scènes de villages peinte par Brueghel (peintre flamand contemporain de cette tapisserie et naturaliste pour l'époque), on n'en voit notamment aucun.
Cela laisse beaucoup de questions en suspend. Vos thèses étant pour le moins révolutionnaires, elles nécessiteraient, à mon avis, d'être présentées avec un développement plus rigoureux.
Si votre combat est la stricte recherche de la vérité et la lutte contre l'ingérence des préjugés culturels et politiques dans le travail historique, vous ne pourrez pas en faire l'économie.
Confondre une tapisserie avec un document réaliste, voir une photo, ça frise la mongolitude psychopathologique. Non, en fait ça l'incarne totalement.
RépondreSupprimerFbboa
RépondreSupprimerSi justement les Europeens n'ont pas laisse d'Iconographies montrant des noirs en Europe a cette epoque,c'est que peut etre les noirs etaient Massives et que c'etait Banale de les voir non ?
Absolument, ka.douc. Et ajoutons la masse de destructions d'œuvres d'art occasionnée par les guerres, les massacres, la modernisation et, avant tout, le révisionnisme "scientifique" leucoderme de la fin du XIXème siècle.
RépondreSupprimerForce et Vie à nos Ancêtres.
Joseph
Cette tapisserie ne dépeint pas le monde réel puisque ces sauvages blancs combattent des animaux imaginaires.
RépondreSupprimerIl doit s'agir de la représentation d'un conte ou d'une légende, voir de passages de la Bible (les Nephilim : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nephilim)
d'ailleurs ces sauvages sont de la taille de géants comparés aux "africains". Le fait d'y voir des lions et autres bêtes sauvages et inconnues en Europe démontre simplement que cette scène ne se passe pas en Europe et laisse libre cours à l'imagination lorsque l'on pensait que l'Afrique et l'Asie etaient peuplé d'animaux fabuleux.
Vous devriez montrer plus de sérieux dans votre recherche si vous voulez avoir le minimum de crédibilité.
Hotep,
RépondreSupprimerLa légende des "Nephilim" - d'ailleurs d'origine égyptienne - ne dépeint pas de chevaliers kamits, ce me semble, pas plus qu'elle ne précise la couleur d'origine de ces fameux "Nephilim". Par ailleurs, le lion d'Europe a bel et bien existé jusqu'à la fin de l'époque antique au moins. Vous devriez montrer plus de sérieux dans vos critiques si vous voulez avoir le minimum de crédibilité.
Joseph M'Bongo.
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RépondreSupprimerMoi ce qui m'interpelle c'est que les africains ne sont pas connus pour leurs tapisseries (du moins je crois qu'il n'y en a aucune en afrique, hormis l'egypte mais ce n'est pas le même genre, en même temps je suis pas spécialiste) et que les "sauvages" représentés sur la tapisserie ne devaient pas être doués pour utiliser un métier à tisser ou même une aiguille vu leurs habits, alors je me pose comme question: qui à tisser cette tapisserie ?, que représente-elle exactement ?, une telle oeuvre n'est pas anodine car très couteuse, est-ce vraiment une scène historique ou plutôt une scène religieuse comme proposé plus haut ? Si c'est un événement historique, il est difficile de croire que des blancs si soient amusés. Sans compter que le lieu ou elle a été trouvée ne veut pas dire qu'elle a été faite dans les environs, ni qu'elle représente des habitants proches, elle peut bien avoir été déplacé suite à des conquêtes ou cadeaux ...
RépondreSupprimerVoilà loin de moi l'idée de vouloir démonter votre exposé, je suis de plus en plus dégouté par l'histoire toujours partielle et détournée mais ce n'est pas une raison pour passer du "pas de noires en europe à cette époque" à "les noires étaient présent en masse et dominés largement". Ce n'est pas convainquant, et si il y avait vraiment eu une présence importante on aurait d'autres preuves, par exemple architecturales qui permettrait de faire des liens avec ce qui se faisait en afrique à la même époque, comme c'est le cas en espagne.