jeudi 28 octobre 2010

Manifeste de la diaspora africaine en Europe

 Hotep,
Puisque nous vivons paraît-il, à l'âge de la diversité et du multiculturalisme, Puisque, à l'heure où une Amérique régénérée et triomphante porte un de ses fils de couleur à la fonction suprême, les élites de la France restent désespérément monocolores et frileusement attachées à leurs préjugés d'un autre temps, Puisque, en un temps où la diversité, plus qu'une fatalité, est un idéal, plus qu'un idéal, une obligation, plus qu'une obligation, un impératif, la lepénisation des esprits n'en progresse pas moins insidieusement dans toutes les couches de la population, Nous autres, Kamits, désirons faire entendre nos exigences de citoyenneté, exigeons la représentativité des minorités visibles, revendiquons enfin qu'une place plus large nous soit accordée, à nous, à notre Histoire, à nos traditions et à notre culture, la plus grande du monde, en ce pays. En conséquence, nous réclamons un moratoire republicain et démocratique sur l'origine ethnique de nos dirigeants. Il faut que d'ici dix ans, la composition ethnique de nos élites accompagne le mouvement général du métissage, de la substitution grandissante et inexorable de la vieille population européenne par des peuples plus jeunes, plus dynamiques et plus colorés, enfin de la transformation régénératrice du vieux continent colonial et impérialiste en un vaste espace multiculturel où chaque peuple et chaque ethnie aura droit de cité. Il en va de l'avenir de notre pays et de notre peuple. La MAAT vous accompagne, Ankh, Oudja, Seneb. Joseph M'BONGO





dimanche 24 octobre 2010

L'Egypte, une civilisation négro-africaine


Kémèt - Le royaume nègre
envoyé par kemet_tv. - Evadez-vous en vidéo.

Contre l'esclavage


Contemple, ami, ce Nègre au labeur épuisant
Entends la douce plainte en secret murmurée
Par cette conscience esclave et emmurée
Qui vient tordre parfois son sourire luisant!

Il est une pensée habitant ce corps lourd
Sous cette peau d'ébène et dans ce bras puissant!
Respecte dans la bête un esprit agissant
Sous le masque grossier, son humanité sourd!

Car cet être est ton frère, et toi son tourmenteur
Toi qui te crois son maître et d'un discours menteur
A depuis trop longtemps cru le funeste charme

Allons, vois sa misère, et saisissant un linge
Éponge la sueur sur sa face de singe
Peut-être y verras-tu s'écouler une larme!

(Victor Hugo)

Choc des cultures

"Les Blancs venait d’être éveillée par les attaques des Noirs qui commençait à l’envahir par le sud de l’Europe. Lutte inégale au début.

Les Blancs, à demi-sauvages, sortant de leurs forêts et de leurs habitations lacustres, n’avaient d’autres ressources que leurs arcs, leurs lances et leurs flèches aux points de pierre.

Les Noirs avaient des armes de fer, des armures d’airain, toute les ressources d’une civilisation industrieuse et leurs cités cyclopéennes. Ecrasés au premier choc (...) Le salut des Blancs, ce furent leurs forêts où comme des fauves ils pouvaient se cacher pour en rebondir au moment propice"

(Cheikh Anta Diop, "Les Grands initiés ou Nation Nègre et Culture")


Un chevalier africain du Moyen-Âge.

Pourquoi a-t-on blanchi les anciens Allemands?

Pourquoi a-t-on blanchi les anciens Allemands?




Bière de la marque allemande « Mohren ».


Restaurant allemand « Drei Mohren ».

Il est courant dans le monde occidental de se figurer l'Allemand-type comme un leucoderme blond aux yeux bleus, comme si l'Allemagne avait toujours été peuplée de leucodermes, et comme si les actuels habitants de l'Allemagne descendaient en droite ligne des anciens germains. Or, l'étude scientifique des sources iconographiques et historiographiques prouve qu'il n'en est rien. En réalité, l'Allemagne ancienne était peuplée d'Africains (noirs mélanodermes), et les premiers occupants de l'Allemagne, les anciens Germains, étaient probablement eux-mêmes des Noirs, bien avant l'arrivée des Blancs grâce à la conquête romaine.

  
Affiche de propagande nazie mettant en scène une « Allemande » type, leucoderme blonde aux yeux bleus.

 
Alois Nussbaumer, candidat du parti d'extrême-droite autrichien FPÖ, posant en « bon germain » blond aux yeux bleus, « reinrassig » (« pure race »).

 
Les traces d'une origine négro-égyptienne de la culture germanique dans la mythologie antique.


La vision simpliste et racialiste d'une Allemagne antique entièrement « blanche » et homogène, si elle a connu la faveur de l'historiographie allemande depuis Fichte et la réaction romantique à la culture gréco-latine (donc d'ascendance négro-égyptienne), ne résiste pas à l'examen scientifique et impartial des sources historiographiques.

La mythologie germanique révèle en effet son origine égyptienne par de nombreux aspects.

Ainsi, le grand dieu germanique et nordique Odin recouvre par maints traits de caractère la figure de divinités égyptiennes. Odin, selon la mythologie germanique; a inventé les runes. De même, en Egypte, les hiéroglyphes ont été inventés par le dieu égyptien de la sagesse Thoth. Et l'on reconnaît sans peine le théonyme « Thoth » dans le nom germanique d'Odin, Wotan (Wōden en anglo-saxon).
 
On peut également s'interroger sur l'origine de ces runes, dans une Europe qui ne connaissait généralement pas l'écriture sinon sur le pourtour de la Méditerranée sous influence égyptienne et phénicienne. Wotan serait-il un colon africain venu apporter l'écriture aux Barbares européens vivant encore en pleine Préhistoire, puis vénéré ensuite sous les traits du dieu négro-égyptien Toth? 

  
Les anciens Germains, habitants à demi sauvages de la forêt primitive, Philippe CLUVERIUS, Germaniae antiquae, 1616 

Odin était traditionnellement accompagné de deux corbeaux, qui ne sont pas sans rappeler les ibis de Toth, ou encore les faucons d'Horus.

Un dieu "Höd" est mentionné en tant que "fils d'Odin" dans le Skàldskaparamàl: on reconnaît sans mal un "Horus" germanisé.

Odin conduisait le char du Soleil. Pour qui sait l'importance des cultes solaires dans l'ancienne Egypte, cela ne saurait représenter un hasard. De plus, les populations germaniques ne connaissaient pas le char, apporté par les Romains. Les Egyptiens, en revanche, pratiquaient l'usage du char depuis le Moyen-Empire au moins.

  
Chariot du soleil de Trundholm datant de l'âge de bronze au musée national de Danemark 


 Disque solaire germanique d'influence négro-égyptienne.

Odin était réputé avoir mille surnoms . Parmi les plus courants, figurent : Alfadir (le père de tout), dénomination employée en Afrique Noire ancienne pour désigner Atoum, et Bruno, Brunon, qui nous renseigne sur la couleur de peau d'Odin. Pourquoi a-t-on blanchi Odin? 


Représentation "moderne" et "blanchie" d'Odin dans un jeu vidéo (présentant par ailleurs les Égyptiens anciens comme des "leucodermes à peau brune")

Le monde des morts de la mythologie germanique semble avoir été copié directement sur le Livre des Morts. Il faut noter ici que le Valhalla était gardé par le chien Kirkegrim, de couleur noire. De même, les chiens noirs sont réputés garder les cimetières dans le folklore de l'Europe du Nord. Cela ne rappelle-t-il pas un des dieux négro-égyptiens les plus connus, à savoir Anubis, dieu égyptien à tête de chien noir, qui accompagne le défunt vers la mort, tout en protégeant sa dépouille?

Mais le détail le plus intéressant sur l'origine africaine de ces mythes vient de la figure des « Svartalfar », ou « Elfes à la peau sombre », ou encore « Elfes noirs », ces créatures souterraines vivant dans le monde de Svartalfheim. Ces elfes mélanodermes sont censés travailler à la forge et produire les richesses du monde de la surface. Ils se situent tout en bas de l'Arbre Cosmique Yggdrasil, soit au commencement de toutes choses. Nous avons là quelque chose d'analogue aux témoignages grecs sur la civilisation des terres européennes par l'Africain Cadmos, et peut-être le très lointain souvenir de colons africains venus apporter la metallurgie et l'agriculture. Par la suite, ces elfes « noirs » devinrent des entités maléfiques, sous l'influence notable de l'Église chrétienne, qui les opposa aux bons elfes « blancs ».

De même, les Dökkalfar, ou « elfes sombres », sont des esprits ancestraux masculins qui peuvent protéger le peuple, bien que certains puissent être menaçants, surtout quand on fait preuve d'impolitesse à leur égard. Ils évitent généralement la lumière, bien qu'ils ne soient pas toujours souterrains. Tout cela nous renvoie au culte africain des ancêtres, bien connu des chercheurs.

Les forêts de la Germanie antique étaient réputées pour accueillir ces « elfes sombres ». L'une des plus célèbres forêts allemande porte à ce propos le nom de « Schwarzwald », rendu habituellement par « forêt-noire ». Mais pourquoi une forêt composée d'arbres... « verts » serait-elle « noire »? De plus, « forêt noire » se dit « schwarzer Wald » en allemand, et non « Schwarzwald ». Pour qui connaît un peu la langue allemande et met ses préjugés « eurocentristes » de côtés, le nom ne peut se traduire que par "forêt des Noirs". Aurait-on là un témoignage d'une existence sylvestre des Africains anciens en Allemagne, comparable à celle qu'ils mènent parfois encore aujourd'hui en Afrique Noire (pygmées)?


La Forêt-Noire et sa couleur... verte!

Les témoignages des contemporains vont également dans le sens d'une influence égyptienne prépondérante sur les anciens peuples germaniques.

D'après Ammien Marcellin (XVI.12.19 ), le roi Alaman (d'où vient le mot « Allemagne ») Sérapio aurait été nommé ainsi d'après le dieu égyptien Sérapis. Ce roi allemand de culture africaine (Ammien Marcellin ne nous précise malheureusement pas sa couleur de peau) batailla contre les Romains déclinants et commanda les troupes alamanes durant la batailles de Strasbourg (357).

La boisson nationale allemande est la bière, bien sûr! Or cette boisson était déjà connue des anciens Égyptiens depuis l'Antiquité.


Bouteille de bière de la marque "Mohren".

Tous les témoignages concordent donc pour affirmer la présence, durant la plus haute Antiquité, de Noirs africains dans l'ancienne Allemagne. Ces colons africains y auraient apporté la métallurgie en même temps que d'autres richesses, auraient enseigné l'écriture aux populations leucodermes qu'ils y auraient rencontrées, et auraient jeté les bases de la mythologie germanique.



La présence africaine en Allemagne durant le Moyen-Âge



Cette présence africaine ne cessa pas, loin de là, avec la romanisation et la christianisation de l'Allemagne. Angela Merkel, en affirmant l'échec du « modèle multiculturel » à des fins racistes et xénophobes, serait bien inspirée de se souvenir de la part prépondérante jouée par les Africains dans la culture germanique médiévale. En effet, tous les témoignages iconographiques convergent pour certifier une présence africaine dans l'Allemagne du Moyen-Âge, aux traces nombreuses et facilement accessibles pour qui fait preuve d'un minimum d'honnêteté. On constate cependant que les historiens occidentaux font souvent croire au public allemand que les premiers contacts entre les populations européennes et africaines remontent à peine à l’époque de l’esclavage. Pourquoi un tel mensonge ?

L'héraldique nous renseigne sur cette présence. Plusieurs villes allemandes ont en effet un lion sur leurs « armes » (ou « blason »). Or, les lions étaient inconnus dans l'Europe médiévale. D'où viennent donc ces lions, si ce n'est d'Africains? La couronne qu'ils portent parfois (de même que le titre de « roi des animaux ») nous indique assez en quelle estime les Européens d'autrefois tenaient ces animaux issus d'Afrique, et probablement aussi leurs possesseurs venus du continent africain.




Armes du Baden-Würtemberg, de la Bavière, et de la Thuringe.

Ce tableau de Hans Multscher (Rois Mages : Jésus-Christ : Sainte Vierge : Adoration des Mages : Adoration des Mages - Volets du retable de Wurzacher - Peinture allemande du XVème siècle – Berlin, Gemäldegalerie) nous confirme la présence de Noirs au sein d'une foule médiévale « typique » de l'époque:



Le détail du tableau nous montre clairement des Africains aux côtés des « Blancs ».

Ces Africains étaient souvent de haut rang, et jouaient un rôle prépondérant dans la société allemande de l'époque médiévale. Les deux images ci-dessous, tirées d'un tableau de Hans Baldung Grien (Saint Georges : Saint Maurice : Jésus-Christ : Sainte Vierge : Rois Mages : Adoration des Mages : Autel des Rois Mages - Peinture allemande des XVème et XVIème siècles – Berlin, Gemäldegalerie) nous montrent deux Africains côtoyant des Blancs. L'un est en tenue de chevalier et possède même son blason à lui, l'autre en tenue de seigneur ou de courtisan. Aucun de ces deux Africains ne semble souffrir d'une quelconque marque d'infamie ou d'infériorité sociale, bien au contraire. Ils semblent parfaitement intégrés à la société de l'époque.



Cette sculpture « gothique-tardive » nous montre également un Africain en tenue de courtisan:


L'image ci-après, tirée d'un tableau du peintre allemand Matthias Grünewald de 1535, nous dépeint un chevalier africain s'entretenant avec un évêque leucoderme, preuve du haut statut dont jouissaient alors les Noirs, qui étaient des membres de l'élite médiévale allemande à part entière:




On observera la précision avec laquelle sont détaillés les traits du chevalier kamit: assurément, une telle précision ne peut provenir que de l'observation directe




Voici également une très ancienne représentation (1250) d'un chevalier afro-allemand, peut-être l'une des plus anciennes connues en Allemagne. Cette sculpture se trouve dans la cathédrale de Magdebourg, en Saxe:





Lorsque l'on sait ce que furent les fastes de la chevalerie africaine en Afrique, est-il étonnant de retrouver tant d'Africains occupant une fonction guerrière dans le monde germanique du Moyen-Âge? L'Allemagne de la fin du Moyen-Âge était réputée pour la qualité de ses armures. Le mot « harnois » de l'ancien français vient d'ailleurs de l'allemand « harnisch », ou « armure ». Or, nous savons que des armures magnifiquement ouvragées existaient au même moment de l'autre côté de la Méditerranée. Un ouvrage historique consacré en partie aux habits des chevaliers africains, nous apprend ainsi que :
"Jusqu’au XIXème siècle, la grosse cavalerie des Foulbés ou Peuls était équipée de cuirasses ou de cottes de mailles sous des manteaux matelassés.
Par la suite, les manteaux comme les cuirasses métalliques ne furent plus réservées qu’aux cérémonies (...) dans la grosse cavalerie, la cuirasse (comme celle des romains) remplaçait la cotte de mailles et offrait contre les flèches et les pointes une protection sans doute meilleure que les vêtements utilisés par les Mossis du Burkina Faso.
Le cavalier Foulbé était quelque peu handicapé par la lourdeur de son armure qui l’obligeait, en cas de chute, à demander de l’aide pour se remettre en selle" .


Princesse allemande africaine dite "Reine de Saba" (manuscrit allemand médiéval)



Africain portant les armes du Saint-Empire Romain Germanique.
 
Depuis la moitié du XVIème siècle, on trouve sur le blason de la ville d'Eisenberg une tête de maure (c'est-à-dire de Noir). Depuis la même époque environ, le maure apparaît également sur les armes des villes de Bad Sulza, Coburg et Zwickau. 

 

  Fontaine du Maure de la ville d'Eisenberg (1727).


Blason de la ville de Coburg.  


Blason de la ville de Bad Sulza.

L'onomastique nous a conservé la trace de ces Noirs, dans les patronymes tels que Mohr, Moritz, Morr, Schwarz, ou encore Kohl (charbon), porté entre autres par... l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl!!! Eh oui, Madame Merkel, c'est exact! L'un de vos prédécesseurs à la chancellerie a des origines africaines!!!

L'un des cultes les plus répandus dans l'Allemagne médiévale est le culte de Saint Maurice, le saint africain (et il faut noter que c'est en Allemagne qu'on lui prête pour la première fois des traits africains), ou encore celui des Rois Mages. Une chronique médiévale nous apprend ainsi qu'en 1167, les reliquaires des trois rois mages sont amenés à grands frais à Cologne depuis Milan. Les artistes allemands du Moyen-Âge ne manquaient jamais d'inclure un Africain parmi les trois rois. Or, ces rois, nous apprend la Bible, venaient de Perse (actuel Iran). Pourquoi donc inclure un Noir et contredire ainsi le texte biblique si la présence de l'Africain (et de l'Africain richement vêtu et jouissant de hautes fonctions) n'avait pas été, pour les Allemands d'autrefois, une réalité quotidienne?


Détail d'un roi africain sur le portail Est de la Cathédrale de Strasbourg.


Hans Baldung Grien, Saint Georges : Saint Maurice : Jésus-Christ : Sainte Vierge : Rois Mages : Adoration des Mages : Autel des Rois Mages - Peinture allemande des XVème et XVIème siècles – Berlin, Gemäldegalerie


Sur la gauche, un roi africain (sculpture allemande de la fin du Moyen-Âge).

Quant aux "Blancs", on en trouvait également en Allemagne, bien entendu. Le mythe médiéval germanique de "l'homme sauvage" nous en dit long sur leur état de développement culturel à cette époque. Le contraste entre les illustrations qui nous soient parvenues de ces leucodermes velus, vivant à moitié nus dans la boue, et les chevaliers africains aux riches tenues chatoyantes et chamarrées que nous avons rencontrés tout à l'heure, est absolument flagrant.


Gravure de Martin Schongauer nous montrant des Blancs à l'état sauvage.


Leucodermes européens (tapisserie allemande, XVème siècle).


Gravure de Lucas Cranach (XVIème siècle) dépeignant des scènes de cannibalisme leucoderme dans l'Allemagne de son époque.


Tableaux du peintre allemand Albrecht Dürer montrant des leucodermes sauvages.


Leucoderme sauvage à Ammerschwihr (Haut-Rhin).


Germain leucoderme. Enseigne du restaurant du Sauvage à Waldshut
.

La dénégation de cette présence africaine et la montée de la négrophobie durant la période moderne


Les Africains participèrent encore glorieusement aux Lumières allemandes (la fameuse « Aufklärung »). Ainsi, nous pouvons citer l'illustre exemple d'Anton Wilhelm Amo, né à Awukena (dans la région d'Axim, au Ghana) en 1703 et qui fut professeur aux universités de Halle et de Iéna, en Allemagne. Il écrivit le De Arte Sobrie et Accurate Philosophandi (1736) où l'on trouve réfutées les thèses de Descartes (oui, le grand philosophe français a été réfuté par un « nègre », messieurs les eurocentristes!!!). Il inspira aussi grandement les philosophes Hume et Berkeley. Voici ce qu'en écrit l'ancien président ghanéen Nkrumah:

"The eighteenth-century African philosopher from Ghana, Anthony William Amo, who taught in the German Universities of Halle, and Wittenberg, pointed out in his De Humanae Mentis Apatheia that idealism was enmeshed in contradictions. The mind, he said, was conceived by idealism as a pure, active, unextended substance. Ideas, the alleged constituents of physical objects, were held to be only in the mind, and to be incapable of existence outside it. Amo's question here was how the ideas, largely those of physical objects, many of which were ideas of extension, could subsist in the mind; since physical objects were actually extended, if they were really ideas, some ideas must be actually extended. And if all ideas must be in the mind, it became hard to resist the conclusion that the mind itself was extended, in order to be a spatial receptacle for its extended ideas." (Kwame Nkrumah , Consciencism, 1964) 


Plaque commémorative.
 

Dessin d'Anton Wilhelm Amo.


Tout le symbolisme égyptien de l'Allemagne du XVIIIème siècle (citons deux exemples: les Illuminati de Bavière, faisant écho aux Rose-Croix luthériens du XVIIème siècle et à la pensée du grand philosophe allemand de la Renaissance Aggripa von Nettesheim, et la Flûte Enchantée de Mozart) semble également indiquer une présence africaine toujours importante et influente à l'époque moderne.


 Projet de décor pour la Flûte enchantée de Karl Schinkel (1781-1841) d’inspiration égyptienne.

Ce document iconographique nous montre ainsi combien il était fréquent de rencontrer des Noirs aux côtés des Allemands leucodermes au XXème siècle:


La Seconde Guerre Mondiale verra même des Noirs se battre pour leur patrie aux côtés des « bons Allemands » dans l'armée allemande hitlérienne!!!



Recrues afro-allemandes de l'armée du IIIème Reich.


Film de l'ère hitlérienne témoignant d'une présence africaine quotidienne dans l'Allemagne de l'époque. "L'événement! La fierté raciale disparaît!"

Et que dire des noms des chars allemands de la Seconde Guerre Mondiale tirés du bestiaire africain? Les chars "Elefant", "Löwe", "Panther", "Guepard", "Nashorn", sont autant de témoignages de l'apport persistant venu d'Afrique dans l'Allemagne du XXème siècle. Le char actuel de l'armée allemande, le "Leopard", semble perpétuer cette tradition.


 Un char "Elefant". 



 Un char "Löwe".



Un char "Panther".



Un char "Guepard".



Un char "Nashorn".



Un char "Leopard".

Cette présence africaine jusque dans l'Allemagne moderne est peut-être l'explication du peu de colonies allemandes durant l'ère coloniale, comparé à des États bien moins riches comme le Portugal, ou la France. Il faut également noter que l'Allemagne est l'un des seuls pays européens occidentaux à n'avoir jamais pratiqué la traite négrière.

Pourtant, la période coloniale verra la montée d'une négrophobie de plus en plus ordinaire. C'est le moment de rappeler le rôle joué par les philosophes leucodermes de culture germanique dans la constitution du racisme anti-kamit:

« La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie(...) Les Noirs (...) sont si bavards qu’il faut les séparer et les disperser à coups de bâton ». Emmanuel Kant (1724-1804) (dans "Essai sur les maladies de la tête, Observation sur le sentiment du beau et du sublime, éd. Flammarion, 1990")

« Les Africains, en revanche, ne sont pas encore parvenus à cette reconnaissance de l’universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, état, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n’existe pas encore pour eux. Les abondantes relations des missionnaires mettent ce fait hors de doute(...) Ce qui caractérise en effet les nègres, c’est précisément que leur conscience n’est pas parvenue à la contemplation d’une objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l’homme, et par laquelle il puisse parvenir à l’intuition de sa propre essence" et de continuer en disant que l’Afrique est "un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire de l’universel » Hegel (dans "La raison dans l’histoire, Paris, Plon, 1965"). 


Sous l'influence du racisme des "Lumières", le Noir est dépeint comme un "sauvage", comme pour mieux faire oublier les représentations de leucodermes sauvages vues plus haut. Auberge de Turckheim (Haut-Rhin).

Ces leçons de haine gratuite sauront être entendues, et feront leur chemin dans l'Allemagne moderne, jusqu'aux explosions de haine consécutives à la défaite de 1918 (en majorité grâce aux troupes africaines), l'occupation de la Ruhr par des troupes coloniales françaises et à la victoire de Jesse Owens durant les Jeux Olympiques de Munich, en 1936. Mais l'abondance même des caricatures négrophobes prouve encore une présence importante des populations négro-africaines dans l'Allemagne nazie.

 

Caricature raciste du XIXème siècle. 


Affiche de propagande nazie reconnaissant paradoxalement le rôle prépondérant joué par les troupes africaines dans la victoire alliée.


Propagande nazie négrophobe. Le « Noir » est associé au « Juif » et à la « culture dégénérée ». Le IIIème Reich désirait garder secrètes les influences négro-égyptiennes de la culture allemande.  

 

Propagande négrophobe de l'ère hitlérienne associant les Noirs à des « malades mentaux » suivant l'anthropologie de Kant et Hegel.


Propagande négrophobe du IIIème Reich.
 

Propagande négrophobe du IIIème Reich.


Un fait méconnu: des Noirs dans les camps nazis.

La propagande hégéliano-hitlérienne et l'extermination des kamits dans les sinistres "camps de la mort" hitlériens semble avoir coupé court à l'influence africaine en Allemagne et à la reconnaissance, ou même la simple connaissance, de celle-ci par la population leucoderme. On verra ainsi le Noir figurer sur le logo de la marque de chocolats Sarotti dans une représentation lénifiante qui n'a rien à envier au logo de la firme française Banania!!!
 



Logos de la marque Sarotti.



Logo "humanitaire" néocolonialiste allemand. Il est plus facile "d'aider" le Nègre que de reconnaître son rôle dans l'Histoire de l'Allemagne. L'illustration se peut cependant s'empêcher de reconnaître à demi-mot la réalité: "L'Afrique, partenaire dans la culture et l'éducation".

Et aujourd'hui, qu'en est-il? Quel Allemand dit « de souche » pourrait encore témoigner de tout ce que l'Afrique a apporté à son pays et à sa culture? Quel Africain, nourri à la propagande eurocentriste post-coloniale, a de nos jours conscience du rôle moteur joué par ses ancêtres dans la constitution de ce qu'il est convenu d'appeler la « civilisation européenne »? Quand les Européens regarderont-ils la vérité en face, sans préjugés racialisto-colonialistes, et admettront-ils que toutes les civilisations sont intrinsèquement et étroitement liées, que la recherche de la vérité n'a pas de couleur, et que l'Histoire en vase clos n'existe pas? Il est à craindre cependant que deux cent ans de racisme aient définitivement émoussé le tranchant de l'intelligence leucodermique. Aussi, nous nous tournons vers les nôtres, ceux du peuple de KEMET, et invitons les étudiants panafricains à suivre les voies de l'illustre chercheur kamit Dieudonné Gnammankou, car cette page de l’histoire euro-africaine reste encore dans les bas-fonds de la conscience scientifique européenne (pour ne pas dire qu’elle reste encore "tabou").

Hotep ankh oudja seneb.

Joseph M'BONGO